À table avec le consentement émotionnel

 

Le consentement émotionnel, ça ne te dit rien? Ce n’est pas une expression très répandue, alors je comprends que ça ne te dise rien. Mais si seulement tout le monde savait ce que c’était, nos échanges entre humains n’en seraient que meilleurs.

Tu es prête à découvrir ce concept ? Super ! Alors on va se parler de consentement émotionnel. Et on va le faire comment ? Rien de mieux que devant un bon repas. J’ai aussi invité Monique et Évelyne. Tu vas voir, elles t’apprendront beaucoup.

 

La table est mise

Mettre la table, c’est amener le sujet.

Je vais le faire en te parlant de Monique, qui est reconnue par son entourage comme une femme très pudique. Tellement qu’elle ne sent pas à l’aise quand le bouton du haut du col de sa chemise est détaché. Ça en révèle trop, selon elle.

Mais Monique n’est pas que pudique physiquement, elle l’est aussi émotionnellement. Tu aurais beau faire toutes les pirouettes pour qu’elles te parlent de ses émotions, elle ne le fera pas parce qu’elle est comme ça, parce qu’elle n’en voit pas l’intérêt et parce qu’elle n’a pas envie d’en parler. Entendre les autres parler de leurs émotions ? Un véritable supplice pour elle.  

 

La mise en bouche

La mise en bouche sert à mettre en appétit.

Et maintenant, je te présente Évelyne qui, elle, a un gros appétit émotionnel. En fait, elle est tout le contraire de Monique. Elle aime exprimer ses émotions et avoir des échanges émotifs. Et elle ressent souvent le besoin de le faire.

Évelyne et Monique sont deux collègues de travail. Elles sont mêmes voisines de bureau. Évelyne vient d’avoir un appel animé avec un client et ressent le besoin d’avoir un échange émotionnel là, maintenant, avec Monique. Elle lui raconte tout ce qu’elle ressent. Plus elle parle, plus le regard de Monique s’absente. Elle en rajoute en lui demandant de parler de ce qu’elle ressent par rapport à ce qu’elle lui raconte. Monique fige.

  • Ah ! Monique ! Il n’y a pas moyen de parler d’émotions avec toi ! On dirait que tu ne ressens rien, ni pour les autres ni pour toi.

Monique est désarçonnée. Elle ne s’attendait pas à ça. Elle a l’impression qu’on la force à se mettre à nu émotionnellement. Pire, elle se met à culpabiliser de ne pas être comme Évelyne. Allo la pression !

 

L’entrée

L’entrée, c’est le plat qui vient avant le repas.

Avant d’avoir un échange émotionnel avec Monique, ou toute autre personne, Évelyne aurait dû ABSOLUMENT obtenir son consentement émotionnel.

Tout le monde s’entend pour dire que pour avoir une relation sexuelle avec quelqu’un, on doit obtenir son consentement. C’est la même chose pour un échange émotionnel. Un échange sur les émotions, c’est un peu comme se mettre toute nue psychologiquement. On ne fait pas ça n’importe quand et avec n’importe qui. Pour se mettre toute nue devant l’autre et/ou pour accepter de voir l’autre nu, on doit d’abord consentir à cet échange.

Consentir émotionnellement, c’est :

  • Être disponible en temps et en énergie pour cet échange
  • Être capable d’avoir cet échange
  • Avoir de l’intérêt pour cet échange

 

Le plat principal

Au menu comme plat principal : un steak à la sauce aux 3 poivres.

On va commencer à découper le steak en petits morceaux. Je t’avertis, le premier va être quelque chose. Il va peut-être te choquer, mais la force de l’image te fera comprendre le malaise que pourrait vivre Monique.

Disons qu’Évelyne n’en fait qu’à sa tête et choisit, même si Monique n’est pas disponible, de décharger ses émotions. Si on revient à la comparaison sexuelle, c’est comme si Monique venait de dire non à une relation sexuelle avec son conjoint et qu’il lui disait : « OK ! Tu ne veux pas d’une relation sexuelle avec moi ? Alors, je vais me masturber à côté de toi. » 😮

Je sais ! Tu t’es presque étouffée avec le premier morceau. Mais avoue que tu ressens et saisis le manque de respect.

Alors par respect pour Monique, qu’est-ce qu’Évelyne peut faire pour combler son besoin ? Elle est responsable de trouver une personne qui consent émotionnellement à combler son besoin. Une personne d’accord pour l’écouter parler de ses émotions.

De cette manière, Évelyne ne ressentira plus la frustration de ne pas se sentir considérée et Monique ne ressentira plus la pression de faire ce qu’elle n’a pas envie de faire.

 

Le dessert

On termine avec le dessert, qui conclut le repas.

En conclusion, sache que même si tu es comme Évelyne, ce n’est pas parce que tu aimes les échanges émotionnels que tu es obligée d’en avoir tout le temps. Toi aussi, tu as le droit de dire non par respect pour toi, mais aussi par respect pour l’autre personne qui, elle, va pouvoir trouver une personne qui sera disponible, intéressée et capable d’avoir cet échange avec elle.

Enfin, rappelle-toi que lorsqu’une personne ne souhaite pas avoir un échange émotionnel avec toi, ce n’est pas qu’elle ne t’aime pas ou qu’elle te rejette. Elle n’est seulement pas disponible, intéressée ou capable d’avoir cet échange avec toi.

  • Oui, mais Karène, si la personne avec laquelle je veux avoir un échange émotif n’est jamais consentante, je fais quoi ?

Tu peux simplement exprimer que tu respectes qu’elle ne soit pas consentante à l’échange, mais que son continuel non-consentement pourrait mener à des répercussions qui peuvent aller de l’éloignement à la fin de la relation. 

Alors…

  • On te propose un échange émotif? Si tu n’es pas disponible (en temps ou en énergie), pas intéressée ou pas capable, tu as le droit de dire non. Par respect pour toi et pour l’autre.
  • Tu as le goût d’un échange émotif? Assure-toi que l’autre soit disponible, intéressé et capable. Je t’assure, ça t’évitera d’insister inutilement et te permettra de trouver une personne avec qui tu auras du plaisir à nourrir ton besoin.

Alors maintenant que tu connais le consentement émotionnel, tu sauras l’appliquer avant chaque échange, n’est-ce pas ?

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